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Fondeur

SOYER

Informations :

  • Activité: Fondeur

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Fiche créée ou mise à jour par : le 16 août 2015

Description:

SOYER et INGÉ

Adresse : 28 rue des Trois Bornes, Paris XIe (quartier de la Folie-Méricourt)

 

Soyer, Louis-Claude-Ferdinand (1785-1854)

(http://inha.revues.org/3474#tocfrom2n315)

Dates : à partir de 1828 jusqu’en 1847

Sable

 

Fondeur au sable actif à partir de 1828, initiateur de progrès majeurs pour le procédé.

Apprenti ciseleur, le jeune Soyer s’engage dans un régiment d’artillerie de marine et est capturé par les Anglais qui le retiennent cinq ans. A-t-il alors pu faire fructifier son premier apprentissage en étant employé dans l’industrie anglaise déjà vigoureusement tournée vers la métallurgie ? La paix de 1814 lui permet de rentrer en France où il reprend, à 30 ans, une formation de ciseleur. Talentueux, soutenu par Galle (son maître ?), Cartellier (Cartellier Pierre – 1757-1831 : sculpteur, élève de Bridan, académicien, il ne peut tirer sa subsistance que de son métier d’ouvrier orfèvre jusqu’à l’âge de quarante ans. Sa carrière commence véritablement à partir de la révolution de 1789. On lui confie ensuite la restitution de nombreux monuments détruits par la Révolution), ou encore Gros, Soyer se veut le chantre du bronze d’art que la hiérarchie du goût officiel place alors loin derrière le marbre. Il se fait remarquer à l’exposition de 1822 en présentant son travail de ciselure sur un bronze de L’Amour d’après un modèle Chaudet. Puis il s’attaque à une tête colossale de Jupiter Olympien, toujours fondu à ses frais sans doute au prix de grands sacrifices mais son travail remarqué lui vaut d’être retenu en 1824 pour ciseler la célèbre épreuve en argent du Henri IV enfant  de Bosio (Odiot orfèvre, Jacquet mouleur du plâtre modèle). À la fin de 1825, Soyer se voit attribuer par le gouvernement une subvention pour enquêter sur les fonderies royales et particulières italiennes. Il n’aura jamais de charge officielle alors qu’on lui avait promis celle de ciseleur du roi. Il lance en 1828 un établissement de fonte d’art au sable à la pointe de la modernité qui prétend établir une supériorité française dans le domaine trop décrié du bronze d’art.

Soyer convainc le sculpteur Jacquot, qui vient d’obtenir la commande d’un Stanislas monumental pour la ville de Nancy, qu’il dispose d’un procédé révolutionnaire qui va faire des merveilles (il s’agissait sans doute d’un procédé breveté par Lecour en 1812 et 1817, ou d’une variante de celui-ci, consistant à remplacer la cire par une matière synthétique. (Ce procédé disposait d’une bonne réputation puisque Lemot en avait, en vain, recommandé l’utilisation pour son Henri IV, et que D’Arcet le soutenait, mais jusqu’alors aucune fonderie ne l’avait réellement adopté). Soyer, qui ne disposait même pas d’un local, fort de cette importante commande, peut ensuite s’enquérir d’un bailleur de fonds pour s’équiper. Il le trouve en la personne d’un « riche capitaliste » nommé Ingé. Il monte alors ses ateliers, ce qui dure plus d’un an. La première coulée du Stanislas est catastrophique et dix-huit personnes sont gravement blessées dans l’explosion du moule, parmi lesquelles Quatremère de Quincy qui avait la charge de surveiller les travaux (d’où peut-être la disparition définitive du procédé Lecour…). La seconde coulée donne un résultat d’autant plus apprécié qu’au lieu des huit ou neuf mille kilos de bronze qui avaient été provisionnés, Soyer n’en a utilisé que cinq mille quatre cents, source d’une économie considérable qui certainement contribue largement à faire oublier le premier échec et à lancer sa réputation. Son établissement clair, aéré, si vaste qu’on peut y travailler aisément à deux statues équestres à la fois, devient effectivement le lieu d’innovations marquantes : plancher mobile pour les fosses d’étuve et de fusion, coulées hors fosse, fourneaux améliorés dans leur conception pour réduire la consommation de combustible, fourneaux « volants », moulage à deux rainures pour empêcher toute fuite de métal, utilisation de chariots sur rails, moulage des sujets les plus grands en deux coques seulement… Soyer parvient avec régularité à des résultats admirables tout en diminuant les coûts de moitié, voire des quatre cinquièmes par rapport à ses concurrents, grâce à la réduction des besoins en combustible et en métal et des nécessités de ciselure. Dès lors l’ambitieux apprenti ciseleur de 1815 a réussi son pari et fournit toute l’Europe en monuments. Toutes ces innovations aboutissent à l’exploit que représente la coulée, en un seul jet, du chapiteau la colonne de Juillet (place de la Bastille) ainsi que de la figure ailée du Génie de la Liberté qui la couronne. Médaille d’or en 1839, Soyer a d’énormes difficultés financières car les travaux de la colonne de Juillet ne lui ont pas été payés. Financièrement acculé il reçoit le marché des bronzes du tombeau de Napoléon, semble s’être livré à des malversations en vendant pour son compte les canons qui lui avaient été fournis comme matière première, afin de combler sa trésorerie en attendant le paiement des bronzes de la Bastille. Conduit par cette affaire à la faillite en 1847, spolié dans le même temps par de récents associés peu scrupuleux et sous le coup d’une saisie conservatoire de la part de l’État, Soyer s’enfuit mais il est retrouvé et condamné à un an de prison. Sa carrière est ruinée, conséquence de l’attitude peu honorable de l’État commanditaire. Il semble avoir tenté de reprendre une activité, mais de peu d’ampleur. Il meurt dans l’oubli et probablement dans une misère retrouvée.

 

Ingé (? – ?)

Associé du fondeur Soyer (excepté dans les dernières années de l’entreprise), c’est un acteur uniquement financier.

Existe-t-il deux fondeurs de ce nom, si l’on en croit la notice d’une statue de David, réduction du David de Donatello, conservée au musée du Louvre, qui porte, sous le casque à droite : “Soyer et Ingé / fondeurs à Paris / 1838 » qui cite comme exécutants : SOYER Louis Claude Ferdinand (fondeur) ; INGÉ Charles Jules (fondeur) ; INGÉ Étienne Germain (fondeur).

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=AUTR&VALUE_98=SOYER%20Louis%20Claude%20Ferdinand%20&DOM=All&REL_SPECIFIC=3

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=AUTR&VALUE_98=%20INGE%20Charles%20Jules%20&DOM=All&REL_SPECIFIC=3

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=AUTR&VALUE_98=%20INGE%20Etienne%20Germain%20&DOM=All&REL_SPECIFIC=3

 

Cette fonderie a pratiqué surtout la fonte de bronzes de grandes dimensions comme

Mercure rattachant ses talonnières de Rude, 1934 (musée du Louvre)

– Le Génie de la Liberté de Dumont, pour la Colonne de juillet, Place de la Bastille, en 1835, et sa réduction en demi-grandeur exposée au Salon l’année suivante,

– Le Henri IV équestre de Philippe Lemaire,

– La réduction du Napoléon Ier de Seurre,

Statue équestre de Philibert-Emmanuel de Savoie (1553-1580) de Marochetti, place Saint-Charles à Turin

 

L’association Soyer et Ingé semble cesser son activité en 1843.

Soyer expose, sous son seul nom, après 1844, des  bronzes galvaniques.

Sources et liens externes

Sources : 1) DEVAUX (Yves), L’univers des bronzes…, Paris,1978, p. 288. - 2) HACHET (Jean-Charles), Dictionnaire illustré des sculpteurs animaliers et fondeurs, de l’Antiquité à nos jours, 2 vol., 18000 pages, 2005. Les fondeurs, tome II, p. 876. - 3) KJELLBERG (Pierre),Les bronzes du XIXe siècle (dictionnaire des sculpteurs), Paris, les éditions de l’amateur, 1989, p. 665. - 4) http://inha.revues.org/3474#tocto2n283
Numéro d'identification de la fiche : 7455d0b963b167b

  

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