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Sculpteur

PÊTRE

Informations :

  • Prénom: Charles
  • Nationalité: Française
  • Activité: Sculpteur
  • Date et lieu de naissance et de décès: Né à Metz en 1828 - Décédé à Bourges en 1907

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PÊTRE
Fiche créée ou mise à jour par : le 22 mai 2014

Description:

Charles Pêtre (de son vrai nom Pette, qu’il fit changer pour échapper aux plaisanteries d’atelier) est né à Metz le 27 mars 1828. Il est le fils de Charles Augustin Pette, vinaigrier place des Charrons (puis brasseur et marchand de vin en gros), et de Barbe Sibille. Il révèle sa vocation dès sa plus tendre enfance, montrant son aptitude pour le dessin et son goût pour l’art statuaire. Ses premiers pas sont guidés par Émile Bouchotte, ancien maire de Metz. En 1844, il entre à l’École municipale de dessin, et suit les cours de Desanges. Il remporte les premiers prix aux expositions annuelles de l’école, et obtient de la ville de Metz une bourse qui lui permet d’aller à Paris et d’entrer à l’École des Beaux-Arts, dans l’atelier du sculpteur Armand Toussaint. Dès 1848, il remporte une médaille de troisième classe au concours de la prestigieuse école. L’année suivante, il expose à l’Hôtel de Ville de Metz deux bustes grandeur nature qui lui valent l’admiration des Messins et une nouvelle bourse municipale pour poursuivre ses études aux Beaux-Arts. En juin 1850, Charles Pêtre obtient une seconde médaille au concours de sculpture, dont le sujet imposé était Les adieux d’Ariane et de Thésée au moment où celui-ci va des­cendre dans le labyrinthe pour y combattre le Minotaure. L. Nanteuil, membre de l’Institut et professeur aux Beaux-Arts, écrit de lui le 15 août 1850 :« Le jeune Pette… (est un) jeune homme laborieux (qui) suit, avec la plus grande exactitude, les concours et les études de l’École et s’y fait remarquer par ses progrès ». En novembre 1853, la municipalité de Metz et la préfecture décident de s’associer en vue de l’érection d’une statue du maréchal Ney, bronze, que le Second Empire souhaite réhabiliter. Charles Pêtre est choisi pour son exécution, et en 1855 son modèle est achevé. Fondue par Vitoz, la statue est inaugurée le 15 août 1862, le jour de la fête de l’empereur, en présence du maréchal Canrobert, du préfet Jannin, du maire de Metz Félix Maréchal, et du général Edgar Ney, aide de camp de l’empereur et fils du maréchal. « La statue du maréchal Ney, lit-on dans Le Lorrain du 8 juillet 1926, est sans contredit l’œuvre capitale de l’artiste Pêtre… Ney menace encore ceux qui l’écrasent de leur nombre. L’énergie du mouvement rejette le manteau dont le maréchal est couvert. Au côté gauche est suspendu le sabre d’origine orientale, donné par l’empereur Napoléon Ier à son lieutenant ». Michèle Kuntz écrit de la statue de Ney :« L’attitude du maréchal est empreinte de réalisme – les deux mains saisissant le fusil, le manteau rejeté sur l’épaule ­mais la composition reste, globalement, classique, tandis que l’expression se concentre dans le beau mouvement de la chevelure, dans l’intensité du regard ». En 1856, Charles Pêtre réalise une statue en bronze de Jeanne d’Arc pour la ville de Neufchâteau. En 1858, il décore le fronton de l’Hôtel de la Préfecture de la Moselle à Metz, conformément à un vote du Conseil général ; au milieu du fronton figurent les armoiries des villes de Metz, Briey, Sarreguemines et Thionville, sculptées symétriquement sur un écusson couronné entouré de branches de laurier ; l’année suivante, cette décoration est complétée par deux aigles en pierre de 1,80 m de hauteur, placées au-dessus de la grande porte. En 1861-1862, il est chargé d’exécuter les figures décoratives du fronton du théâtre de Metz : les armes de la ville pour le tympan, l’allégorie de la Poésie Lyrique pour son sommet, et pour la balustrade les génies de l’Inspiration, de la Tragédie, de la Comédie et de la Musique. En 1863, il sculpte une statue de Dom Calmet à Commercy, et l’année suivante un saint Étienne pour la cathédrale de Metz. La réputation de Charles Pêtre grandit. A l’Exposition Universelle de Metz, en 1861, il obtient une médaille de première classe, et une mention honorable au Salon de 1863. Revenu à Metz cette année-là, il est nommé professeur de dessin et de modelage, fonction qu’il exerce jusqu’au lendemain de l’annexion. En 1867, les notables du quartier de la place Saint-Louis rassemblent les fonds nécessaires à l’exécution d’une nouvelle statue du roi Louis IX, pour remplacer celle, très endommagée, qui datait de 1706, et en confient la réalisation à Charles Pêtre ; en même temps, la municipalité décide de restaurer la fontaine (qui n’existe plus aujourd’hui). La statue de Saint Louis prend place sur le socle remis en état, mais, souffrant d’une certaine raideur, l’œuvre reste assez médiocre : « Charles Pêtre, écrit Christine Peltre, donne aux traits du saint et à sa silhouette une lourdeur et une raideur telles que la statue est sans doute une de ses plus médiocres réussites ». Deux ans plus tard, Charles Pêtre réalise l’une de ses œuvres les plus connues des Messins, et qui, avec les statues de Ney et le Cheval de Fratin, orne l’Esplanade à proximité du Palais de Justice : La Source, cette célèbre nymphe en bronze aux formes dénudées et au déhanchement délicat, portant une amphore d’où l’eau tombe dans un bassin circulaire. Cette statue est l’aboutissement de neuf années de recherches, de démarches et de difficultés en tous genres, liées au souhait d’un personnage curieux : Adam Johnston. Né à Edimbourg en 1784, Johnston avait été fait prisonnier sous l’Empire et incarcéré au camp de Bitche. A la chute de Napoléon, il avait décidé de rester en Moselle, où il acquit la ferme de Marivaux près de Vigy. Il avait un appartement rue des Clercs, et résidait rue de l’Évêché. A sa mort, le 11 décembre 1860, il avait légué à la ville de Metz une somme de 10 000 francs, désirant que soit érigée sur l’Esplanade une fontaine qui porterait son nom. Quelques jours après sa mort, une commission (à laquelle appartiennent Migette, Maréchal, Rolland et Devilly) demande à Charles Pêtre une maquette du motif sculpté de la Fontaine Johnston. Celle-ci fait l’objet de nombreuses délibérations, notamment quant au choix de son emplacement. On décide finalement de l’implanter devant le café du Heaume. Le 9 mai 1867, Charles Pêtre propose son esquisse à la commission. Il s’agit d’une statue debout, personnification de la source représentée sous les traits d’une jeune fille nue. La commission, craignant de scandaliser, demande à l’artiste de revoir sa copie et de réaliser une statue vêtue, avant de revenir sur sa décision. Le modèle de la statue n’est terminé qu’en 1869, et elle est inaugurée le 14 août. La pudibonderie de certains Messins « menaça plusieurs fois la naïade académique d’exil ou d’habillage », comme cette pétition, signée par plus de six cents Messines s’érigeant en « gardiennes de l’honneur et de la moralité de nos enfants » et demandant en 1872 que la statue soit enlevée de l’Esplanade et confiée au musée… ce qui entraîne une contre-pétition (nettement plus masculine cette fois) demandant le statu quo. Finalement, La Source restera sur l’Esplanade. La même année, à la demande de Charles Pêtre, la statue est envoyée à Paris pour y subir quelques retouches. Pêtre en profite pour la présenter au Salon, où elle obtient une médaille. En 1870, Charles Pêtre perd son épouse, Hortense Carré (née à Strasbourg en 1832), professeur de musique ; il immortalise les traits de son visage par un médaillon en bronze ornant sa tombe au cimetière de l’Est. L’année suivante, il réalise les médaillons du docteur Henry Scoutteten et de l’entrepreneur François Sylvain Sturel au même cimetière, et en 1873 le buste en marbre du maire de Metz Félix Maréchal, placé sur son tombeau. La même année, Charles Pêtre décide de quitter Metz pour Nancy, où il est nommé professeur de sculpture à l’école créée en janvier 1872. Il exécute deux ans plus tard cinq tympans pour l’église Saint-Évre de Nancy. En 1875, il réalise pour la ville de Lunéville deux statues en marbre ornant le monument aux victimes de la guerre de 1870, et représentant Lunéville et Sarrebourg. En 1876, Pêtre sculpte la statue en bronze de la princesse Henri des Pays-Bas, placée dans le parc de la ville de Luxembourg ; lors de l’inauguration de cette statue, il est fait chevalier de l’ordre du Faucon Blanc de Saxe-Weimar, et chevalier de l’Ordre de la Couronne de chêne des Pays-Bas. En 1878, il prend part au concours ouvert pour élever à Nancy une statue de Thiers, mais son projet, classé second sur soixante-quinze maquettes, n’est pas retenu. L’année suivante, Charles Pêtre est nommé inspecteur de l’enseignement du dessin. Le 7 octobre 1881, il est appelé à la direction de l’Ecole des Beaux-Arts de Bourges. Il meurt dans cette ville le 30 octobre 1907.

Œuvres métalliques citées par Lami, t. 8, p. 82-84 :

Le maréchal Ney, statue en bronze, inaugurée à Metz en 1860 ; réduction en bronze au musée de Nancy

– Jeanne d’Arc, statue en bronze, 1857, érigée n1861 à Neufchâteau

Le peintre Auguste Rolland, buste en bronze

M. Cobus, buste en bronze (exposition, Metz, 1861)

Portrait de M. Mathis, oncle de Pêtre, médaillon en bronze

Dom Calmet, bénédictin, buste en bronze, érigé en 1862 à Ménil-la-Hogné où il est né

Dom Calmet, bénédictin, statue en bronze, érigée en 1865 à Commercy

Racine Gaultier, dit Émile Prudent, pianiste et compositeur, médaillon en bronze, cimetière Montmartre

Jeune faune (Salon, 1865), daté 1864

La Source, statue en bronze (Salon, 1872)

La princesse des Pays-Bas, statue en bronze, érigée à Luxembourg

Israël Sylvestre et Ferdinand de Saint-Urbain, graveurs, bustes en bronze, place Vaudémont à Nancy, 1880.

Sources et liens externes

Sources : Dictionnaire Bénézit, dictionnaire Lamy, Les bronzes du XIXe siècle, dictionnaire des sculpteurs (Kjellbert Pierre, les Éditions de l’amateur, Paris, 1996), L’univers des bronzes (Devaux Yves, Éditions Pygmalion, Paris, 1978), L’âge de la fonte (Renard Jean-Claude, Les éditions de l’amateur, Paris, 1985), Wikipédia. Site : Informations trouvées ici : http://icareconcept.com/index.php?page=603&id=1203203105
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