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Entrepreneur

MIGNON Jean-Baptiste (JAVA)

Informations :

  • Prénom: Jean-Baptiste
  • Nationalité: Française
  • Activité: Entrepreneur
  • Date et lieu de naissance et de décès: Né à Limoges (Haute-Vienne) le 24 juillet 1824 - Décédé à Paris (place d'Iéna) le 21 janvier 1894

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Fiche créée ou mise à jour par : le 3 décembre 2022

Description:

Jean-Baptiste Java-Mignon

Enfant abandonné à la naissance, inventeur de talent et gestionnaire avisé, il a fait fortune en enchaînant les brevets et les succès industriels.

Repères biographiques :

– Naissance : 24 juillet 1824 à Limoges (Haute-Vienne)

– Études :

  • 1840 – Entre à l’École d’Arts et Métiers d’Angers Communauté
  • 1866-1876 – Assure la vice-présidence de l’Association des anciens élèves des Arts et Métiers
  • 1876-1879 – Accepte la présidence de la Société

– Distinctions :

  • 7 juillet 1874 :  chevalier de la Légion d’honneur
  • 17 juillet 1882 : officier de la Légion d’honneur

– Décès :  21 janvier 1894 place d’Iéna à Paris

Né de père inconnu, « abandonné » par sa mère alors qu’il n’était qu’un nourrisson. Jean-Baptiste Java-Mignon voit le jour à Limoges en 1824 chez Louis-Joseph Mignon. Sa mère, Marie Jorbie, lui donne le nom de Java, l’île indonésienne, avant de laisser son bébé à la famille Mignon, qui, après quatorze années de mariage, est toujours sans enfant. Le jeune Jean-Baptiste entre en 1840 à l’École d’Arts et Métiers d’Angers en tant que boursier et il en ressort dans les premiers, en 1843. Le jeune gadzarts trouve aussitôt un travail à Paris, comme ajusteur mécanicien puis, en 1846, entre, grâce à un Ancien, aux chemins de fer du Nord, où il est calqueur. Très vite remarqué pour sa très grande habileté et une certaine ardeur au travail, il va être promu chef d’études : dès 1848, sa carrière est lancée.

Le 29 août 1850, Jean-Baptiste Java est adopté officiellement par Louis-Joseph Mignon, qui le désigne par testament en date du 12 septembre comme son légataire universel. Quelques mois plus tard, le 6 janvier 1851, il se marie avec la nièce de Louis-Joseph. Très vite, il quitte les chemins de fer pour l’entreprise Kaulek, qu’il rachète avant de monter, rue de Ménilmontant, en plein quartier industriel de Paris, un atelier de construction mécanique.

Du chemin de fer aux glacières en passant par les armes de guerre

Jean-Baptiste Mignon dépose alors un brevet portant sur un « système de construction de poutres pour combles et planchers en fer » qui lui permet de décrocher des commandes importantes, notamment pour les gares de Lyon-Perrache ou encore de Nevers. Ses réseaux, celui des Anciens comme celui des chemins de fer, fonctionnent à merveille… Viendra un deuxième brevet pour un « nouveau modèle de plaques tournantes » qui lui ouvre encore des horizons prospères, toujours dans le monde – plutôt fermé – des chemins de fer. En 1860, il fonde avec le polytechnicien et peintre Henri Rouart l’entreprise Mignon et Rouart (voir à ce nom) , une manufacture d’armes de guerre. L’association de Java-Mignon et d’Henri Rouart perdurera jusqu’en 1885.

Deux ans plus tôt, en 1858, « Java », comme continuent à l’appeler ses amis, avait acquis dans son Limousin natal une vaste propriété de 200 hectares à Saint-Laurent (Haute-Vienne), ainsi que deux moulins, sur la commune voisine de La Jonchère-Saint-Maurice. Il entame dès lors des travaux de démolition et de construction, entreprend des aménagements importants dans le parc, qui s’enrichit d’un étang et de bassins, avant d’acheter encore de nouvelles terres. Ayant déjà fait fortune à l’âge de 40 ans Mignon se lance en 1875 dans la construction d’une grande demeure d’inspiration Louis XIII : un bâtiment en brique et pierre à deux tourelles. La devise « Ouvre ta porte sur la terre et ta fenêtre sur le ciel » accueille ainsi le visiteur à l’entrée du château de Walmath (ou Valmate). Trois grandes serres, une immense grange de 100 mètres de long, ainsi que divers autres bâtiments, dont une chapelle, compléteront l’ensemble.

Sur le plan des affaires, les brevets et les succès industriels s’enchaînent. Car Mignon a du flair. Notamment, il va comprendre l’intérêt de la machine de Ferdinand Carré qui permet de fabriquer de la glace.Il en devient le promoteur, et fabrique bientôt des modèles destinés aux brasseries qu’il vend non seulement en France mais aussi à l’exportation, notamment aux États-Unis. Cette machine à absorption fonctionne avec de l’ammoniac pour fluide frigorigène. Elle ne sera dépassée que par les machines à compression, toujours d’actualité.

En 1846, Jean-Baptiste Mignon participe activement à la création de l’Association des anciens élèves, dont il assurera la vice-présidence de 1866 à 1876, puis la présidence pour trois ans, jusqu’en 1879. Mignon considère qu’il doit tout à l’École. Aussi lui donne-t-il de son temps et de l’argent. Il fait plusieurs dons et fonde divers prix dans le but d’encourager les actions utiles à la réputation naissante de l’École et de la Société. Sa participation à la célébration du Centenaire de la fondation des Écoles d’Arts et Métiers fut déterminante.

Plusieurs fers au feu

Sa renommée, mais aussi ses réseaux l’amènent vers des postes d’administrateur délégué, notamment au sein des établissements Cail, de grande renommée sur la place parisienne. Il sera également chargé de la haute direction des usines de la Société des hauts-fourneaux et fonderies du Val d’Osne, qu’il va porter au sommet.

En 1872, Java-Mignon investit la somme considérable de 1 100 000 francs dans les Fonderies du Val d’Osne en Haute-Marne. Il dirige la société jusqu’à sa mort, début 1894, et la mène à des sommets grâce à des politiques audacieuses sur les plans aussi bien technique que commercial en France et à l’étranger. En 1875, il passe un énorme marché avec Santiago du Chili. À l’occasion de l’Exposition universelle de 1900, les Fonderies du Val d’Osne coulent toutes les entrées de métro Art nouveau de Guimard et deux des chevaux ailés du pont Alexandre III. Les productions du Val d’Osne, dont la fontaine Wallace coulée dès 1872, ornent les capitales du monde entier. Le monument aux Girondins, à Bordeaux, dont certains éléments (la « République », les 4 chevaux-poissons »…) sont attribués à la fonderie gérée par Jean-Baptiste Mignon.

En 1868, il monte, avec Rouart frère et Élie Delinières (An. 1845) une usine de « fers creux » (tubes en fer) à Montluçon.

Puis, en 1872, s’associe avec le chimiste Gauduin et dépose un nouveau brevet portant sur les « procédés et appareils propres à disposer sur le fer, l’acier et la fonte de fer des couches de cuivre ou d’alliage cuivreux ». En découlent les commandes des monumentaux Girondins à Bordeaux et de la fontaine de la place Salengro, à Toulouse.

Innovateur né, il s’investit également dans les machines à gaz, les moteurs à pétrole, les appareils transmetteurs de dépêche à air comprimé (les fameux « pneumatiques »), que l’on doit à Henri Rouart. Dans les ateliers Mignon et Rouart (137 Bd Voltaire à Paris) on pouvait croiser le Luxembourgeois Étienne Lenoir, pionnier des moteurs à gaz, Alphonse Beau de Rochas, thermodynamicien qui donna la définition du cycle des moteurs à quatre temps, ou Zénobe Gramme, l’inventeur de la dynamo…

Walmath (voir : https://www.ars-metallica.fr/ads/le-chateau-de-walmath-grandeur-decadence-et-renouveau-dun-patrimoine-limousin/)

Aussi bon administrateur que remarquable constructeur, Jean-Baptiste Java-Mignon a acquis une grande fortune. Il entreprend, à partir de 1875, de construire dans sa Haute-Vienne natale le château de Walmath. Entièrement vandalisés en 1993, puis racheté par la famille Duchambon, la bâtisse et son parc de 40 ha ont retrouvé de leur superbe grâce à de nombreux travaux de restauration. En 1880, il fait construire deux ailes à son château de Walmath, mais aussi des « petites maisons », où il loge les familles de ses ouvriers agricoles, ainsi que « l’Ange gardien », une résidence de vacances réservée aux enfants de ses ouvriers. Ce château, laissé à l’abandon, entièrement pillé et vandalisé en 1993, classé Monument historique en 1996, a aujourd’hui retrouvé de sa superbe après plus de dix-huit ans de travaux conduits avec passion par ses nouveaux propriétaires, qui maintiennent ainsi l’héritage de cet industriel éclectique à la destinée hors du commun.

Source : Jean-Louis Eytier (Bo. 68) Arts&MétiersMag – Décembre 2014-Janvier 2015 – Voir aussi : https://www.fontesdart.org/une-biographie-de-mignon/

 

Numéro d'identification de la fiche : 47763c513a1679db

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