Fondeur
FONDERIE DU CREUSOT
Description:
La Fonderie Royale
1763, le Traité de Paris met fin à la Guerre de Sept Ans. Le bilan de ce traité est très positif pour la Grande-Bretagne qui acquiert un grand empire, il prépare la future domination anglophone du monde. La France perd son premier empire colonial et sort grande perdante de ce traité. En particulier Louis XV n’a plus de bateaux pour concurrencer les Anglais sur les mers.
Il faudra attendre les ordonnances de 1776, qui redonneront aux marins français, des vaisseaux de ligne et des frégates. On décide alors de construire à Indret une fonderie, dirigée par William Wilkinson, pour produire les pièces de gros calibre dont la marine a besoin.
William Wilkinson venait de Bersham, où il fabriquait de la fonte au coke. Il cherchait l’endroit propice pour bâtir ses fourneaux mais le Ministre, Monsieur de Sartine, envoya à Indret celui qui était venu rénover notre métallurgie, pour y fondre comme autrefois toute la vieille fonte qu’on trouvait, et en faire des bouches à feu toutes neuves… Depuis deux ans qu’on travaillait sur cette île de la Loire, deux millions avaient été dépensés sans résultat. Le gouvernement envoya alors Ignace de Wendel auprès de Wilkinson. Wendel était connu dans l’artillerie “par ses talents et ses connaissances dans tout ce qui a rapport aux fabrications des divers métaux”. Il comprit que si la fonderie manquait de métal, c’est qu’on n’avait pas voulu donner à l’Anglais les fourneaux qu’il réclamait, pour y mélanger comme chez lui “la mine de fer au charbon désouffré”.
Le roi n’avait pas d’argent. Wendel n’en avait pas plus… Il prit le risque, signa le bail qui lui confiait Indret pour 15 ans et chercha l’endroit où il pourrait couler la fonte au coke. C’était le 7 avril 1780.
Dans les premiers mois de 1781, Wilkinson partit pour évaluer les ressources dont pourrait disposer leur industrie. En traversant la Bourgogne, il s’arrêta à Montcenis. Wilkinson savait qu’à proximité on tirait depuis longtemps le charbon, et qu’une forge créée par l’Abbé Fénelon avait fonctionné dans les environs (à Bouvier, elle était alimentée par du minerai de fer venant d’Antully). François de La Chaise venait de reprendre la concession de sa mine à la Compagnie Renard par arrêté du Conseil d’État. La compagnie Renard possédait aussi la forge de Bouvier et celle du Mesvrin.
Wilkinson trouvait à Montcenis ce dont il avait besoin : un charbon donnant un coke excellent, le fer de Chalencey et Antully, et à la forge du Mesvrin des ouvriers déjà formés. François Ignace Wendel d’Hayange se rend alors à la Charbonnière (village alors proche du Creusot, disparu aujourd’hui) avec de gros capitaux, et Mr. Chardon achète la forge du Mesvrin. En 1782 la Société “Périer, Bettinger et Cie” est fondée, ses statuts reçoivent l’approbation royale le 17 septembre 1984. Mr. Périer qui venait de créer à Chaillot une usine de fabrication de machines à vapeur créait ainsi des débouchés pour son industrie. Le roi devint le principal actionnaire de la société en 1783, pour 600 000 livres, soit un douzième du capital.
Les ennuis commencent avec la construction des bâtiments. Les propriétaires des terrains où la fonderie doit se bâtir n’entendent pas se laisser faire. Ils sont déjà en procès avec François de La Chaise et espèrent bien tirer le maximum de leurs terrains. Il faudra l’intervention du procureur du baillage de Montcenis pour leur faire entendre raison. Pour trouver la pierre, ce sont les habitants de la Maronne qui s’opposent à l’extraction des pierres dans leurs propriétés. De plus les paysans refusent d’assurer le transport. Ce sera une ordonnance de l’Intendant de Bourgogne qui obligera les cultivateurs à céder.
Mr. Chardon apporte à la société les Forges du Mesvrin qu’il vient d’acheter. Les machines sont démontées et transportées à la charbonnière. Mr. Wilkinson fournit d’autres machines, la construction des bâtiments est sous la direction des frères Rimbaud, architectes, celle de la fonderie et de quatre hauts-fourneaux commence sous la direction de Mr. Touffaire, ingénieur.
L’artiste parisien Fillerin est chargé de l’ornementation, il réalise en particulier un trophée d’armes placé au fronton du principal bâtiment de la fonderie. Une plaque de cuivre, retrouvée lors de la démolition de ces bâtiments montre bien l’importance donnée aux nouveaux établissements :
L’an de l’ère chrétienne 1782,
le huitième du règne de Louis XVI,
pendant le ministère de Monsieur le Marquis de la Croix-Castries,
M. Ignace-Wendel de Hayange, commissaire du Roy,
M. Pierre Touffaire, ingénieur
cette fonderie, la première de ce genre en France, a été
construite pour y fondre de la mine de fer au coak,
suivant la méthode apportée d’Angleterre
et mise en pratique
par M. Wilkinson
Le nouvel établissement prend le nom de Creusot, et la direction est confiée à M. Wendel et à M. Dulubre. Les hauts-fourneaux sont achevés en 1784, la première coulée a lieu le 11 décembre 1785. Ces hauts-fourneaux étaient les plus importants de l’époque. Ils mesuraient 39 pieds de haut pour 10 pieds de diamètre (contre 18 à 20 pieds de hauts pour les installations de l’époque). Ils pouvaient couler 100 tonnes de fonte par mois. Dans un autre bâtiment se trouvait la forerie qui pouvait percer 4 canons à la fois. Plus tard le nombre de foreuses passera à 12. Plusieurs machines à vapeur, des marteaux, des soufflets… complétaient la nouvelle usine.
Des immeubles avaient également été construits pour loger les ouvriers, contremaîtres, directeurs et pour l’administration. En fait cet établissement était le plus important de l’époque et comme en témoigne le plan conservé à la Bibliothèque Nationale, Le Creusot possédait le premier chemin de fer en France.
L’usine fonctionne mais atteint à peine la moitié de ses possibilités. La fonte est aussi trop irrégulière pour qu’Indret puisse s’en servir et longtemps la fonte sera vendue à la Compagnie des Eaux, sous forme de conduites destinées à alimenter Paris en eau. Les frais de transport élevés grèvent les prix et plombent les ventes. D’autre part l’approche de la crise révolutionnaire fait sentir ses effets et paralyse les affaires.
Le Creusot a bien encore pour subsister le charbon qu’il tire des puits de François de La Chaise et qu’il vend à la cristallerie de la reine, depuis que cette manufacture a quitté le parc de Saint-Cloud pour s’installer à la charbonnière. Wendel n’a plus d’argent et le roi tarde à verser les 600 000 livres qu’il a promises. Il songe à créer une société pour exploiter les fonderies d’Indret et du Creusot, ainsi que la cristallerie de la reine. Le 1er janvier 1787, nait une nouvelle société : “Fonderies Royales d’Indret et de Montcenis et Manufacture des Cristaux de la Reine” dont Sa Majesté, en son Conseil d’État approuva les statuts. Le capital fut partagé en 4 000 actions. Le roi en reçut 333 en remboursement des avances consenties. Le reste fut réparti entre les administrateurs et bailleurs de fonds. Il en resta 720 qui furent vendues pour procurer de l’argent à la fonderie et lui permettre de survivre. Les établissements du creusot sont à cette époque dans une situation critique et ce sont les évènements de la Révolution qui ramèneront l’activité dans les usines. Elles travaillent alors à plein pour la Défense Nationale.
LA FONDERIE PENDANT LA RÉVOLUTION ET LES GUERRES DE L’EMPIRE
Alors commença pour Le Creusot une difficile et cahotante vie au travers des bouleversements de la Révolution et des guerres de l’Empire, un demi-siècle d’échecs et de maigres réussites jusqu’à ce matin de 1837 où les frères Schneider le sauveront de la ruine. Au printemps de 1795, Ignace de Wendel traîne sa misère de l’autre côté du Rhin où l’a jeté l’émigration. En vain Chardon, Dulubre et Ramus ont tenté d’achever ici l’œuvre qu’il avait commencée.
La Terreur est venue. Chardon est parti puisqu’il n’y a plus de roi. Dulubre aussi, qui savait couler la fonte au coke. Le Comité de Salut Public a mis la fonderie en réquisition. Ramus reste seul et tremble maintenant de ne pouvoir satisfaire aux exigences du Gouvernement qui lui demande des armes pour la Patrie en danger.
Incapable de fondre le métal à la manière anglaise, il lui faudra prendre dans les églises tout le bronze des cloches et dans les forges de la Comté ou de la Bourgogne la fonte au bois dont il fera ses canons. Ce sera le destin de cette Fonderie, dans les années qui suivront, de ne rien pouvoir réussir de tout ce que naguère Wendel et Wilkinson avaient rêvé. En vain le Conventionnel Noël Pointe viendra pour essayer de tirer Montcenis de sa misère. Lui aussi échouera. Il laissera Ramus au chevet de l’Usine qui va mourir dans le moment même où, à Ilmenau, au fond de la forêt de Thuringe, on porta Wendel en terre.
Le Directoire ne se soucie guère de conserver à la République cette fonderie qui n’avait jamais su lui donner les canons dont elle avait besoin. Quand le temps de la réquisition fut révolu, il ne s’opposa pas à ce qu’elle soit rendue à ses anciens propriétaires. Sérilly et Sainte-James détenaient jadis la plupart des actions émises en 1787. Les créanciers de leur faillite, à qui venait d’échoir Le Creusot, s’en débarrassèrent à vil prix. Coste, Caylus et Gévaudan devinrent, à peu de frais, les maîtres de son industrie. Et ce fut, pour les nouveaux venus, une âpre lutte qui commença tout au long de laquelle, chaque jour davantage, Le Creusot devait réduire son train, gardant seulement, dans ses ateliers, un petit nombre d’ouvriers.
Mais voilà que Bonaparte réclame des bouches à feu : la Fonderie retourne chercher la mine de fer jusque dans la Comté, tire du charbon de trois puits qu’elle a remis en exploitation au fond de sa vallée, rallume deux fourneaux et, nuit et jour, coule la fonte.
Son destin l’a vouée aux brusques retournements.
Dès 1801, le Ministre lui demande de reporter à plus tard la fourniture qu’elle doit incessamment livrer. Acculée à la ruine, l’Assemblée générale de ses actionnaires décide le 6 Floréal An X (26 avril 1802) de louer « ensemble ou séparément ses différents ateliers, tous les bâtiments, hangars, magasins, pièces d’eau … ».
Personne ne voulut de cette Usine qui reprit péniblement ses fabrications d’infortune. Deux fois, en 1808 et en 1813, ses propriétaires tenteront de la vendre. Le Creusot leur restera. Pourtant il s’arrachera, une fois encore, à l’implacable sortilège qui, jour après jour, le tire vers une fin lamentable.
Il choisit un liquidateur parmi les membres de son Conseil d’Administration et ce fut Jean-François Chagot, qui mit toute sa fortune à la disposition de la Fonderie. Cinq ans plus tard, l’Usine avait englouti les deux millions de francs qu’il lui avait avancés. Mais en effaçant cette créance, Chagot possédait Le Creusot dont il se rendait adjudicataire à l’audience des criées du Tribunal Civil de la Seine le 8 août 1818. Quelques années plus tard, le nouveau propriétaire associait ses enfants à la conduite de l’Établissement et fondait, avec eux, la Société Chagot Frères et Cie.
D’après A. Fargeton – Les grandes heures du Creusot au temps des Schneider – 1977
et H. Chazelle et JB. JANNOT – Une grande ville industrielle Le Creusot – 1958
Texte complet et illustrations : http://www.lecreusot.com/site/decouvrir/histoire/fonderie_royale/fonderie.php
CHRONOLOGIE LE CREUSOT (http://www.ecomusee-creusot-montceau.fr/spip.php?rubrique53)
1768 : visite de Gabriel Jars (ingénieur et correspondant de l’Académie des Sciences) aux mines de Montcenis. Jars se rend compte de l’intérêt du gisement de la Charbonnière et montre à F. de la Chaise comment transformer le charbon en coke, comme il l’a vu faire en Angleterre. Jars est le premier à émettre l’idée d’installer dans la vallée des Riaux, riche en charbon, des manufactures « pouvant être reliées par route à Chalon sur la Saône et à l’Arroux qui se jette dans la Loire ».
1769 : François de la Chaise obtient la concession des mines de houille de la baronnie de Montcenis, dont le charbon, analysé par Guyton de Morveau, est reconnu d’excellente qualité.
1781 : visite de Wilkinson, de Wendel et Toufaire à Montcenis. Ces derniers recherchent un site favorable à l’établissement d’une fonderie au coke. Le Ministre de la Marine décide d’implanter une usine à l’anglaise au Creusot, alors simple hameau de Montcenis. Arrivée des premiers terrassiers en provenance d’Auvergne.
1782 : début du chantier de construction de la fonderie située dans la Plaine des Riaux. Constitution, sous la raison sociale « Perier, Bettinger et Cie », d’une société pour l’exploitation de la Fonderie Royale d’Indret et de celle que l’on crée au Creusot.
1785 : mise à feu du 1er haut fourneau au coke.
1786 : transformation de la société « Perier, Bettinger et Cie » en société par actions « Fonderies Royales d’Indret et de Montcenis et Manufacture des Cristaux de la Reine ».
1787 : visite de Monge, Lavoisier, Berthollet – fabrication de conduites d’eau.
1788 : première fabrication de canons en fonte.
1794 : réquisition de la Fonderie par le Comité de salut public.
1796 : la Fonderie est rendue à ses propriétaires : Coste, Caylus et Gévaudan.
1806 : la Cristallerie devient la « Manufacture de Cristaux de Leurs Majestés Impériales et Royales ».
1810 : la fonderie du Creusot réalise la charpente de la halle au blé de Paris, ainsi que la fontaine de Bondy.
1814 : faillite de la Fonderie.
1818 : Jean-François Chagot, principal créancier de la fonderie, devient propriétaire de la Fonderie et de la Cristallerie.
1826 : les industriels anglais Manby et Wilson rachètent à Mme Vve Chagot les établissements du Creusot. Construction de la cité de la Combe des mineurs.
1827 : agrandissement des ateliers de l’ancienne fonderie : construction d’une forge à l’anglaise, reconstruction des 4 hauts fourneaux. Les usines du Creusot fournissent les rails du premier chemin de fer français (Saint-Étienne-Andrézieux). Construction d’une grande forge à laminoirs, extension des houillères à Montchanin – fabrication du 1er rail français.
1832 : Baccarat et Saint-Louis rachètent et ferment la Cristallerie.
1833 : faillite de Manby et Wilson.
1836 : rachat des forges du Creusot par E. et A. Schneider, Boigues (beau-père d’Adolphe et maître de forge à Fourchambault) et F. Seillière – création de la société Schneider Frères et Cie.
1837 : création des premières écoles communales et industrielles. Installation d’une voie ferrée reliant Le Creusot au canal du Centre.
1838 : les Établissements Schneider fournissent leurs premières locomotives pour le chemin de fer de Paris à Versailles. Création de la caisse de secours et de prévoyance.
1839 : ouverture des chantiers de construction de bateaux à vapeur à Chalon-sur-Saône. Liaison complète par voie ferrée (traction animale) entre les ateliers du Creusot et le canal du Centre.
1840 : livraisons de locomotives pour l’Italie (1ère exportation). Fabrications de moteurs marins.
1841 : marteau-pilon à vapeur de François Bourdon. Agrandissement de la forge à l’anglaise pour y installer de nouveaux laminoirs. Modernisation de l’équipement des ateliers de construction. Installation de machines-outils fabriquées sur place. Fourniture de moteurs pour la Marine Royale.
1842 : installation d’une usine de produits réfractaires à Perreuil, près du Creusot.
1845 : après le décès d’Adolphe Schneider, la société devient « MM. Schneider et Cie » (elle le restera jusqu’en 1949). Construction d’un cinquième haut fourneau au coke. Construction de « casernes » de logement ouvrier et d’un premier hôpital.
1848 : grèves. François Bourdon député lamartinien. Construction de l’église Saint-Laurent et première dénomination des rues de la ville.
1849 : construction de nouveaux hauts-fourneaux et de nouveaux fours à coke. Destruction de la halle de coulée de la Fonderie Royale.
1850 : grève des mineurs. Construction de nouveaux ateliers de montage des locomotives.
1853 : urbanisation du quartier du Guide.
1853 : exploitation des mines de fer de Mazenay (Saône-et-Loire). Début de la fabrication de ponts et de charpentes métalliques à Chalon-sur-Saône.
1855 : mise au point des plaques de blindage pour batteries flottantes et construction de moteurs marins (guerre de Crimée).
1856 : pétition pour que la ville prenne le nom de Schneiderville. Agrandissement de la commune sur le territoire des communes voisines.
1857 : production de locomotives pour l’Espagne (253 machines fournies jusqu’en 1922) et pour la Russie (366 machines fournies jusqu’en 1875).
1857-1860 : production de charpentes métalliques pour l’Espagne, l’Italie, la Suisse.
1858 : Sully Prudhomme employé à la direction des usines.
1860 : cité ouvrière « les Pompiers » (10 maisons à 4 logements).
1860-1870 : production de ponts métalliques pour l’Algérie, l’Autriche, le Brésil, la Cochinchine, l’Espagne, la Russie.
1861 : suite au traité de commerce signé entre la France et l’Angleterre, les usines du Creusot s’agrandissent d’une immense forge à laminoirs. L’usine sort alors du site de la Plaine des Riaux, où l’on établit les puits Saint-Pierre et Saint-Paul.
1862 : urbanisation du quartier Saint-Charles.
1862-1870 : production de charpentes métalliques pour le Brésil, la Cochinchine et l’Espagne.
1863 : mise en marche de la Grande forge. Création du Cercle des employés. Urbanisation du quartier de la Molette. Construction d’un nouvel hôpital.
1865 : construction de la cité à maisons individuelles de la Villedieu. Construction de l’église Saint-Charles et du « Château » de la Couronne. Les Établissements Schneider vendent 15 locomotives à la compagnie anglaise « Great Eastern Railways et Cie ».
1867 : pavillon Schneider à l’Exposition universelle de Paris. 14 hauts-fourneaux en fonction. Construction des premières cheminées en tôle. Ouverture de la voie ferrée Chagny-Nevers passant par Le Creusot. Production de locomotives pour la Belgique, la Tchécoslovaquie.
1869 : exploitation des Houillères de Decize-La Machine (Nièvre) et de Longpendu à Montchanin près du Creusot. Contruction de la charpente métallique de la gare d’Orléans (Paris).
1870 : grèves pour la gérance de la caisse de secours – Courbet organise une exposition pour les femmes du Creusot. Début de production d’artillerie. Construction d’un groupe de convertisseurs Bessemer. Arrêt du puddlage et démolition de l’ancienne forge de Manby et Wilson. Construction d’une cité minière et d’écoles à Montchanin.
1871 : Jean-Baptiste Dumay devient maire. Commune du Creusot (3 jours). Émile Cheysson est directeur des usines. Réduction de la journée de travail à 10 heures.
1871-1879 : production de ponts métalliques pour l’Espagne, la Russie, la Suisse, la Réunion et production de charpentes métalliques pour l’Égypte et la Turquie.
1872 : extension de la cité Villedieu (20 maisons). Achat des Houillères de Brassac (Puy-de-Dôme).
1873 : construction de 6 fours Martin en remplacement des fours de 1867. Installation d’une caserne d’infanterie au Creusot. Ouverture des écoles de la Croix-Menée.
1873 : achat des Houillères de Beaubrun et Montaud (Loire) et des mines de fer de Saint-Georges (Savoie). Construction de la cité Sainte-Eudoxie et d’écoles à La Machine. Achat des mines de fer d’Allevard (Isère).
1874 : construction d’un troisième groupe de convertisseurs Bessemer. Sept puits de mine sont en exploitation. Construction d’une cité ouvrière à Montchanin.
1875 : construction du quartier Croix-Menée et de la cité Saint-Eugène (121 maisons individuelles). Fabrication de blindages en acier. Dérivation des eaux du Rançon pour l’alimentation de l’usine et de la ville.
1875 : achat des mines de fer d’Aiguebelle (Savoie).
1876 : marteau-pilon de 100 tonnes. Mise au point du puddlage mécanique à fours rotatifs.
1877 : création de la caisse de retraite.
1878 : pavillon Schneider à l’Exposition universelle de Paris. Locomotive compound de Mallet. Urbanisation du quartier Saint-Henri.
1879 : Ferdinand de Lesseps inaugure la statue d’Eugène Schneider. Production d’acier Bessemer basique.
1879-1889 : construction de ponts métalliques pour l’Argentine, l’Algérie, la Guadeloupe et le Sénégal.
1881 : passage de Guy de Maupassant au Creusot. Production de locomotives pour l’Argentine. Fabrication de blindage pour la marine française.
1882 : les écoles primaires sont remises à la municipalité. Prise de participation dans les Chantiers et Ateliers de la Gironde. Essai de blindage par la marine italienne à La Spezia.
1883 : construction de l’église Saint-Henri et ouverture des écoles spéciales.
1887 : installation provisoire d’une fonderie d’acier dans les halles des « Bessemer ». Exploitation des mines de fer de Droitaumont. Fabrication des premiers torpilleurs. Construction de la maison de retraite Saint-Henri, d’école et de la maison de retraite protestante.
1888 : construction d’ateliers d’artillerie et de mécanique.
1889 : mise en marche d’une nouvelle soufflerie de type « Corliss » pour les hauts-fourneaux. Mise au point des aciers au nickel. Aménagement d’un polygone de tir à Harfleur.
1890 : essais de blindages Schneider par la marine américaine à Annapolis.
1890-1901 : construction de ponts métalliques pour le Chili, la Chine, la Roumanie, le Tonkin et la Martinique.
1892 : construction d’un atelier spécial pour la fonderie d’acier.
1894 : inauguration de l’hôtel-Dieu. Ouverture de l’école publique des Moineaux. Percement d’un tunnel reliant les aciéries aux ateliers des bandages.
1895 : début de l’électrification des ateliers. Utilisation des presses hydrauliques.
1896 : construction de la charpente de la gare de Santiago du Chili.
1897 : parc de loisirs pour employés. Fabrication du canon de 75.
1897 : atelier d’artillerie du Havre et aménagement du polygone de tir du Hoc.
1898 : construction de la charpente du pont Alexandre-III à Paris.
1899 : grèves (salaires, libertés syndicales et politiques). Création du syndicat « jaune » et institution de délégués d’atelier.
1899 : construction du port du Havre. La branche travaux publics du groupe Schneider réalise les ports de Rosario (Argentine), Casablanca et Safi (Maroc), Reval (Tallin en Estonie), Helsinki et Bordeaux.
1900 : Eugène (II) Schneider remporte les élections municipales. Pavillon Schneider à l’Exposition universelle de Paris 1900. Départ de 1500 grévistes du Creusot. Fabrication de la première locomotive électrique d’essai. Arrêt de l’exploitation des puits Saint-Pierre et Saint-Paul. (3 puits restent en activité).
1901 : aménagement du parc de loisirs pour ouvriers à Montporcher.
1902 : construction de l’actuel hôtel de ville.
1903 : installation des ateliers d’électricité à Champagne-sur-Seine.
1905 : début des travaux de réfection de la Verrerie et du parc dessiné par A. Duchêne (jusqu’en 1910). Construction de la cité Saint-Sauveur (pour employés). Production des premiers sous-marins (ateliers de Chalon-sur-Saône) et de locomotives pour la Chine.
1906 : ouverture des écoles ménagères.
1907 : construction du temple protestant. Construction de la cité ouvrière “Mayville” à Harfleur. Création de la Direction des travaux publics. Aménagement des ports de Bahia et de Para (Brésil).
1908 : construction d’installations électriques (station centrale et sous-stations). Ouverture de la maison de famille (orphelinat).
1908 : ouverture d’écoles à Harfleur. Construction de la cité ouvrière de Champagne-sur-Seine
1909 : extension cité ouvrière Saint-Eugène (38 maisons individuelles).
1910 : construction d’une nouvelle Direction de l’usine au Creusot.
1910 : construction de la cité ouvrière des mines de Droitaumont. Mise en service de la base d’essai des torpilles à Saint-Mandrier près de Toulon. Fabrication de locomotive électrique pour le réseau du Midi.
1911 : construction de salle Saint-Quentin (salle des fêtes).
1911 : extension de la cité ouvrière Mayville à Harfleur et de la cité de Champagne-sur-Seine. Ouverture d’écoles de Droitaumont.
1912 : construction de l’église Saint-Eugène.
1913 : début de la construction de l’usine du Breuil.
1914 : production d’artillerie.
1916 : production de chars d’assaut – début d’accord avec la Société Poutilov (Russie). Démolition de la grande cheminée de 70 m.
1917 : projet de dirigeable Schneider.
1918 : construction de ports dans l’Empire français et en Europe orientale.
1919 : démolition des ateliers des forges à mains. Arrêt de la cokerie au Creusot, remplacée par celle de Montchanin. Projet de monuments aux morts par Bouchard et Bartholomé. Construction de la cité ouvrière de la Mouillelongue.
1919 : usine Henri-Paul Schneider à Montchanin. Participation à la construction de centrales et de barrages en France et au Maroc (jusqu’en 1939).
1920 : ouverture de la maternité Saint-Sauveur.
1920 : fabrication de locomotives pour l’Algérie (77 machines fournies jusqu’en 1929).
1921 : Le Creusot compte 38 000 habitants. Construction de nouvelles écoles Schneider rue Clemenceau.
1921 : construction de la cité ouvrière de Saint-Laurent-d’Andenay (près de la fonderie H.P. Schneider à Montchanin)
1922 : l’opposition politique se substitue au mouvement ouvrier local
1923 : construction de 44 maisons de cités ouvrières rues Jouffroy, du Transvaal et Lapérouse
1923 : équipement de poudrerie et de raffinerie de pétrole (jusqu’en 1939).
1924 : Paul Faure (socialiste) député du Creusot.
1925 : Paul Faure maire du Creusot. Construction du lycée et d’une école publique rue Jouffroy. Changement de nom des rues pour célébrer des hommes politiques socialistes.
1925 : alimentation électrique des ateliers de Montchanin et du Creusot depuis le barrage de Chancy-Pougny à la frontière franco-suisse.
1929 : Victor Bataille (candidat de l’usine) reprend la mairie.
1930 : édification du monument aux morts de la guerre de 1914-1918.
1934 : fabrication de locomotives Diesel-électriques.
1935 : aménagement de port à Madagascar.
1935 : arrêt des hauts-fourneaux. Construction des écoles publiques ” groupe de l’est”.
1936 : aucun jour de grève.
1937 : nationalisation des ateliers d’artillerie et des industries d’armement. Les usines du Havre et de La-Londe-des-Maures sont transformées en arsenaux d’État.
1940 : occupation du Creusot par l’armée allemande le 18 juin.
1942 : bombardement du Creusot par l’aviation anglaise.
1943 : 2e bombardement du Creusot par l’aviation alliée. Arrêt des houillères.
1944 : libération du Creusot.
1945 : début de la reconstruction du Creusot.
1947 : reconstruction de l’église Saint-Eugène.
1948 : construction des cités Jean et Françoise Schneider.
1949 : création de la Société des forges et ateliers du Creusot (S.F.A.C.). Schneider et Cie devient une holding. Ouverture de la maison des Anciens rue Jean-Jaurès.
1949 : les usines La Chaléassière (Saint-Étienne) et Anzin entrent dans le cadre de la S.F.A.C.
1951 : production des dernières locomotives à vapeur Creusot (22 machines pour le Brésil).
1953 : arrêt de l’utilisation de la voie ferrée d’accès aux crassiers. Ouverture de la maison des Anciens à Saint-Henri.
1954 : construction du réacteur de la centrale nucléaire de Marcoule.
1955 : construction du nouvel hôtel des Postes. Mise en service des aciéries électriques. Création à Taubate (Brésil) de la société Mecanica Pesada. Record du monde de vitesse sur rail par la locomotive électrique BB 9004.
1957 : ouverture de la maison d’accueil des célibataires. Arrêt des productions navales des chantiers de Chalon-sur-Saône.
1958 : création de Framatome. Construction de la chapelle Notre-Dame-du-Travail. Production de 18 locomotives électriques pour l’URSS et de 15 pour le Portugal.
1959 : visite du général de Gaulle, président de la République.
1960 : construction des H.L.M. du parc de la Verrerie. Visite de Khrouchtchev. Production de 11 locomotives électriques pour la Chine.
1970 : la S.F.A.C. et la Compagnie des Ateliers et Forges de la Loire fusionnent pour former « Creusot-Loire ».
1975 : construction des bâtiments de l’Institut Universitaire de Technologie.
1976 : le plus ancien atelier de la Plaine des Riaux, la halle des « grues et locos », est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
1981 : démolition de l’aciérie de la Plaine des Riaux.
1984 : dépôt de bilan de « Creusot-Loire ».
1985 : la communauté urbaine devient propriétaire de la plus grande partie de la Plaine des Riaux. Démolition des anciens ateliers. Pose de la 1re pierre de l’usine SNECMA.
1987 : début de l’aménagement de la friche des hauts-fourneaux. Inauguration de l’avenue de l’Europe, et de l’usine SNECMA par M. F. Mitterrand, président de la République.
PHOTOS : 1) Creusot 1847 – 2) Creusot Forgeage marteau-pilon 1860 – 3) Creusot Hôtel-Dieu
COMPLÉMENT :
Découvrez les photos de la coulée de quatre poches d’acier liquide réalisée à la fonderie d’Industeel au Creusot mardi, afin de fabriquer la traverse supérieure de la future presse d’Areva de 9 000 tonnes. Lors de son démoulage, la pièce de fonderie fera plus de 320 tonnes pour une pièce finale de 175 tonnes. Il s’agit de la plus grosse pièce de fonderie coulée en France ces quinze dernières années. Le savoir-faire creusotin d’Industeel France (groupe ArcelorMittal) sera à nouveau mis à l’épreuve fin février 2013 pour fournir un deuxième élément pour la presse de Creusot Forge.
Stoppée en 2013 par Industeel, l’activité fonderie, située dans le prolongement de l’aciérie, va être relancée AREVA Creusot Forge. Un accord entre ArcelorMittal et AREVA est en passe d’être officialisé.
Sources et liens externes
Sources : D'après A. Fargeton - Les grandes heures du Creusot au temps des Schneider - 1977 et H. Chazelle et JB. JANNOT - Une grande ville industrielle Le Creusot - 1958 - http://www.lecreusot.com/site/decouvrir/histoire/fonderie_royale/fonderie.php - http://www.lejsl.com/edition-du-creusot/2012/12/14/fonderie-du-creusot-une-spectaculaire-coulee-en-image - http://www.fonderie-piwi.fr/post/2015/09/14/LE-CREUSOT-%3A-AREVA-va-relancer-l%E2%80%99activit%C3%A9-Fonderie11819 vues au total, 0 vues aujourd'hui
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