Sculpteur
CROISY
Informations :
- Prénom: Aristide Onésime
- Nationalité: Française
- Activité: Sculpteur
- Date et lieu de naissance et de décès: Né à Fagnon (Ardennes) le 31 mars 1840 - Décédé à Fagnon 7 novembre 1899
Description:
Son père, Adolphe Croisy, carrier à Fagnon, s’installa ensuite à Mézières comme petit entrepreneur. C’est là qu’Aristide Croisy apprit le dessin, puis il se rendit à Paris où, en 1856, il travailla dans l’atelier du sculpteur Toussaint.
Élève d’Armand Toussaint, puis d’Auguste Dumont et de Charles Gumery à l’École des Beaux-Arts où il entra en octobre 1857.
Il obtint en 1863 le second prix de Rome pour son groupe Nysus et Euryale.
En 1865, il se représenta au même concours où il obtint le premier second grand prix pour son bas-relief La Fondation de Marseille (qu’il présenta par la suite au salon de 1867, ainsi que La Prière d’Abel).
Prix de la tête d’expression en 1866.
Aristide Croisy obtient la médaille de 3e classe du Salon de 1867 pour un groupe en plâtre intitulé L’Invasion, maquette d’un monument à élever par souscription nationale aux victimes ardennaises de la guerre de 1870.
Travaille pour Paris au Louvre, à l’Hôtel de Ville, la Bourse, et au château de Versailles de 1875 à 1879. En 1876, il fut chargé de la restauration, au château de Versailles, des vingt huit statues de pierre de la balustrade de la chapelle, au nombre desquelles celle de saint Jérôme exécutée en 1708 par Coustou.
En 1882, il obtient la médaille de 2e classe pour Le Nid, groupe de marbre acquis par l’État et, en 1885, celle de première classe pour le groupe formant le soubassement du monument érigé à la 2e armée de la Loire au Mans.
En 1883, il est chargé de la reconstitution du bassin du Dragon au château de Versailles.
Aristide Croisy a été nommé Rosati d’honneur en 1895.
En 1898, il présenta au Salon une baigneuse, statuette de bronze éditée par Frédéric Goldscheider.
En Russie en 1899, après avoir sculpté le monument funéraire de la famille du richissime industriel et mécène ukrainien Ivan Kharitonenko, dans la ville de Soumy, actuellement en Ukraine, Aristide Croisy a supervisé, dans les tout derniers mois de sa vie, les travaux du sculpteur russe Alexandre Opékouchine, plus connu pour ses statues de Pouchkine à Moscou et à Saint-Pétersbourg, pour la réalisation de la monumentale statue érigée par souscription publique le 1er octobre 1899, toujours à Soumy, en hommage au même Ivan Kharitonenko.
Pour les Ets Durenne : statue de Méhul à Givet, Bayard à Charleville-Mézières, Général Chanzy à Nouart ; Pour la Patrie à Sedan ; Santa Anna à Costa-Rica.
Œuvres en bronze :
- La prière d’Abel (Salon, 1870, coulée par Thiébaut ; modèle en platre au Salon de 1868)
- M. Lacaille avocat (buste, Salon, 1875)
- M. Toupet des Vignes (buste, Salon, 1876)
- Ernest Bradfer, maire de Bar-le-Duc (statue ; modèle en plâtre au Salon de 1883)
- Le Général Chanzy (statue, 1884, A Rolland, fondeur, modèle en plâtre au Salon de 1884)
- L’Armée de la Loire, (monument au Mans, groupe de soldats. Monument inauguré en 1885. Le modèle est au Salon de 1885 et à l’Exposition universelle de1889. La statue de Chanzy qui surmonte le monument est de Crauk)
- Le Général Chanzy (Salon de 1886, A. Durenne, fondeur, à Nouart, Ariège)
- M. Léon Kerst (buste, Salon de 1888)
- Méhul (Salon, 1890)
- Le Chevalier Bayard (statue, Salon, 1893)
- Le Général de Boisdeffre (statuette, Salon, 1897)
- Baigneuse (statuette, Salon 1898)
Il a aussi modelé des bustes en bronze.
C’est un sculpteur spécialiste des monuments guerriers. Signalons Le Monument à Chanzy et à l’Armée de la Loire, bronze impressionnant érigé au Mans.
Le fondeur Susse a édité en diverses dimensions, les œuvres suivantes :
- Chasseur à pied
- La Défense du drapeau
- La Défense du drapeau avec deu marins
- Le Général Chanzy
- Marin
- Mobile
- Patrie
- Tirailleur
- Zouave et chasseur
- Zouave pontifical
- Une baigneuse au rameau a été vendue à Drouot en 1987.
Œuvres ornementales dans l’espace public :
- Le fronton monumental de la bourse de commerce de Paris, inauguré en 1889, représente La Ville de Paris sculptée dans la pierre, entourée par deux autres allégories féminines figurant Le Commerce et L’Abondance.
- La façade de la mairie du XIXe arrondissement de Paris est décorée, à la hauteur du 1er étage du pavillon central de deux allégories, dont celle située à senestre représente La Dhuys, exposée au Salon de 1881.
Monuments funéraires :
On mentionne, au cimetière de Mohon, à Charleville, la tombe du maître de forges Jean-Baptiste Brézol, au cimetière de Dunkerque, celle de la famille Bellais-Leprètre. Il y a aussi dans la chapelle du château de Buzancy (Ardennes) le gisant du général Chanzy.
En Ukraine (Sumy), Croisy est l’auteur du monument funéraire de la famille du richissime industriel Ivan Kharitonenko, dont il présenta divers éléments aux Salons de 1894 et de 1897 (calvaire, groupe de marbre, paysan et enfants).
Monuments publics :
Croisy est l’auteur de la statue de Bayard à Charleville-Mézières, celle de Méhul à Givet, des bustes tel celui du général Boulanger, et ceux de deux militaires nommés sénateurs à vie après 1874-75, le général Chanzy, et de l’amiral Jauréguiberry, au Sénat.
Le modèle de la statue de Bayard, réduit et aplati, fut utilisé par l’industriel Clément Bayard comme emblème sur ses automobiles commercialisées avant la Première Guerre mondiale.
Croisy, proche par leurs origines ardennaises communes, du général Chanzy a représenté ce dernier à de nombreuses reprises : à Buzancy, résidence du général, ce dernier est représenté trois fois, en pied place de la mairie, en gisant dans la chapelle funéraire de son ancienne résidence, qui est aujourd’hui le collège Chanzy, et en buste, au cimetière. À Nouart, commune natale du grand homme, ce dernier a été statufié en pied, coiffé de son bicorne de grande tenue. En y ajoutant le buste du Sénat, cela représente au minimum cinq portraits du grand militaire dus au ciseau de Croisy.
D’autres Ardennais célèbres ont eu leur portrait exécuté par leur compatriote, comme Edmond Toupet des Vignes, l’un des pères de la IIIe République, député puis sénateur des Ardennes entre 1848 et 1882 ; Gustave Gailly, député puis sénateur des Ardennes de 1871 à 1903 ; Louis Tirman, né à Mézières, préfet de 1870 à 1881, puis gouverneur général de l’Algérie de 1881 à 1891.
Dans les départements voisins, citons les statues de Camille Margaine, maire de Sainte-Menehould en 1867 et député puis sénateur de la Marne de 1871 à 1893, et d’Ernest Bradfer, maire de Bar-le-Duc en 1879, par ailleurs maître de forges associé d’Antoine Durenne, fondeur de nombreuses œuvres de Croisy.
L’après-guerre franco-prussienne de 1870-1871 a donné lieu à diverses commandes. On peut citer le Monument aux morts de Sedan et le Monument des Ardennais ou Monument commémoratif de 1870, inauguré en 1874 à Charleville-Mézières, mais détruit par les allemands en 1918.
Le Monument au général Chanzy est érigé en 1885 par la ville du Mans à la mémoire des combattants de la 2e armée de la Loire, commandée par le général Chanzy qui, en dépit de deux journées de combats héroïques les 11 et 12 janvier 1871, dut se retirer sur Laval.
Si la statue sommitale du général Chanzy, qui domine le dernier carré des combattants du Mans, est l’œuvre d’un autre sculpteur, le Valenciennois Gustave Crauk, tout le groupe de la base est dû au talent d’Aristide Croisy, qui a composé les fantassins, cavaliers, artilleurs, « mobiles » et marins, les uns blessés, les autres valides, armés de chassepots modèle 1866, ou à tabatière, c’est-à-dire d’anciens fusils à amorces transformés en armes à culasse, et revolvers modèle 1870. On y voit aussi un cheval blessé à terre ainsi qu’un canon muet et divers gabions tressés d’osier déchirés par la mitraille. Un officier chenu à la barbe fleurie, drapé dans les plis du drapeau tricolore, ne tient aucune arme, mais s’agrippe au manche de l’étendard. Ces quatorze personnages, dont deux officiers, celui au drapeau, l’autre muni d’une moderne paire de jumelles, deux marins, l’un debout et l’autre à terre, deux cavaliers, l’un blessé appuyé au canon, l’autre sur le cheval à terre, un zouave, et sept mobiles et fantassins, dont deux à terre. Sur quatorze, deux sont en train de tirer, deux autres rechargent leurs armes.
Dans le dernier carré du Mans, certains personnages caractéristiques ont été sélectionnés pour être dupliqués en fonte, et leurs figures se dressent toujours dans divers lieux publics de France, comme celui du vieil officier barbu tenant farouchement son drapeau. La figure du soldat mobile moustachu d’âge mûr avec son fusil à tabatière, fantassin des bataillons départementaux de la garde nationale mobile, est repris à Arras, à Sainte-Anne-d’Auray, à Ceaucé, à Saint-Bomer, à Abbeville, à Rimogne, à Hesdin, à Montreuil, à Montauban, à Choisy-le-Roi, etc. Enfin, le jeune marin imberbe, avec son chassepot, existe en réduction au Musée municipal de Sedan, ou grandeur nature à Péronne (mémorial du marin Jean Delpas, tombé le 29 décembre 1870 en défendant son canon baptisé Fanny), à Quimper et à Berck.
Ces statues d’édition ont été produites selon la technique du marcottage dans les ateliers du fondeur parisien Durenne, et leur érection a parfois eu lieu des années après le décès de leur auteur. Ainsi le groupe de Villefranche-de-Rouergue a été érigé en 1909, la même année que les marins de Péronne et de Quimper.
Il existe également des éditions de réductions en bronze, en porcelaine de Longwy, en plâtre, et aussi en marbre du Nid, ainsi que des personnages de bronze de l’officier ou du marin.
À l’étranger :
- Une réplique en marbre du Nid est conservée en Espagne au musée des Asturies d’Oviedo
- Le Monument à Juan Santamaría au Costa Rica
Sources et liens externes
Sources : Dictionnaire Bénézit, dictionnaire Lamy, Les bronzes du XIXe siècle, dictionnaire des sculpteurs (Kjellbert Pierre, les Éditions de l’amateur, Paris, 1996), L’univers des bronzes (Devaux Yves, Éditions Pygmalion, Paris, 1978), L’âge de la fonte (Renard Jean-Claude, Les éditions de l’amateur, Paris, 1985), Wikipédia.1893 vues au total, 0 vues aujourd'hui
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