Sculpteur
BOUCHER Alfred
Informations :
- Prénom: Alfred
- Nationalité: Française
- Activité: Sculpteur
- Date et lieu de naissance et de décès: Né à Nogent-sur-Seine (Aube) en 1850 - Décédé à Aix-les-Bains en 1934


Description:
Alfred-Louis Boucher naît à Nogent-sur-Seine le 23 septembre 1850, mais est baptisé à Bouy-sur-Orvin.
À l’époque, les Boucher forment l’une des plus anciennes familles de Bouy-sur-Orvin, où leurs ancêtres se sont installés au milieu du XVIII° siècle. Les parents d’Alfred s’installent à Nogent-sur-Seine en 1859. Ils y résident dans la propriété du statuaire Ramus, où le père remplit les fonctions de jardinier. C’est là que naît chez le jeune Alfred, la vocation de sculpteur en regardant travailler Ramus. Alfred, lui, dit que la vocation lui est venue, un jour d’hiver, en regardant son frère aîné façonner dans la neige un superbe cheval avec son cavalier. La découverte de ses dons artistiques revient à Marius Ramus, lorsque le fils de son jardinier lui montre un buste de son père, qu’il vient de modeler dans la glaise. Les traits sont si expressifs que le maître non seulement félicite le garçon, mais l’encourage à persévérer, le prend comme élève, lui obtient une bourse de la municipalité et du département pour aller poursuivre sa formation à l’École des Beaux-Arts de Paris en 1869, puis lui fait attribuer la décoration de la façade du théâtre municipal de Nogent-sur-Seine. Boucher sera également élève de P. Dubois et A. Dumont.
Après un double échec au concours du 1er prix de Rome (il reçoit le second prix en 1876 et 1878), il perd tout espoir d’un séjour à la Villa Médicis. Or, l’Italie représente pour les jeunes élèves des Beaux-Arts, souvent démunis, une étape très sûre vers la notoriété. Alfred Boucher s’y rend pourtant, grâce aux efficaces interventions de son ami Paul Dubois (natif de Nogent-sur-Seine), qui lui procurent les moyens financiers pour ouvrir un atelier à Florence. Il y travaille plusieurs années et y acquiert une très flatteuse réputation.
Sur le trajet en chemin de fer, le train s’arrête à Aix-les-Bains, où réside un de ses amis les plus intimes, le peintre Simon Toudouze. Il éprouve un coup de cœur pour le site, et en 1907, il achète un terrain, puis fait construire une maison, où il habite. L’atelier d’Aix, où il conçoit et réalise tant de chefs-d’œuvre, devient le rendez-vous de personnages importants qui, résident dans la station, le temps d’une cure. Parmi eux, l’écrivain Guy de Maupassant, le compositeur André Messager, le polémiste Henri Rochefort, les grands-ducs de Russie, la reine de Roumanie, le roi de Grèce… La reine de Roumanie y pose pour un buste. Le travail du statuaire la satisfait au point qu’elle lui témoigne sa gratitude en lui offrant un joli tilbury attelé à un poney, ainsi qu’un volume de ses œuvres à la luxueuse reliure gravée aux armes de la Roumanie. Le tilbury devient le moyen favori utilisé par Alfred Boucher pour ses déplacements tant à Aix-les-Bains qu’à Paris.
Il achète plaine de Vaugirard, un terrain où il édifie « La Ruche », sorte de Phalanstère où il accueille les artistes débutants et les aide à prendre leur élan vers le succès. Léger, Chagall, Soutine, Modigliani… y trouvent asile et soutien pour un loyer modique. Il y construit aussi un théâtre de 300 places « La Ruche des Arts », où de nombreux comédiens, tel Jouvet, font leurs débuts. Il se bâti également un pavillon avec un vaste atelier, où il habite et travaille en alternance avec Aix-les-Bains. Il se rend acquéreur de plusieurs pavillons installés à Paris pour accueillir l’Exposition universelle de 1900. Dans celui des vins, en forme de rotonde, il aménage 80 ateliers répartis sur 3 plans. L’ensemble présente l’aspect d’une ruche avec ses alvéoles où chaque occupant peut vivre, manger, dormir et travailler. Pendant 30 ans, Alfred Boucher veille sur la Ruche. Chaque été, il les quitte pour Aix.
Il décède le 17 août 1934, dans sa maison d’Aix, à l’âge de 84 ans. On ramène son corps à Nogent-sur-Seine, où il voulait être inhumé dans le caveau familial. Ses obsèques ont lieu le 25 août, et donnent lieu à une cérémonie émouvante et solennelle, dans l’église Saint-Laurent où sont venus de très nombreux amis, notoriétés et admirateurs.
Alfred Boucher est décoré de la Légion d’honneur, chevalier en 1887, officier en 1894, commandeur en 1906 et grand-officier en 1925.
Dès ses premières œuvres, le jeune Boucher s’affirme comme le statuaire le plus doué de sa génération. En 1874, au Salon des Beaux-Arts, L’Enfant à la Fontaine, lui vaut une médaille. En 1876, le jury lui décerne le grand prix de Rome pour Jason enlevant la Toison d’Or.
Au salon de 1878, il se classe hors concours avec une remarquable composition Ève après la faute. En 1880, l’État lui achète sa Vénus Astarté et son célèbre Au but qui orna longtemps les jardins du Luxembourg.
En 1881, son émouvant Amour filial remporte le prix du salon des Beaux-Arts. En 1891, suprême consécration, il reçoit la médaille d’or du Salon pour L’homme à la terre. Il se voit attribuer un grand prix de sculpture à l’Exposition universelle de 1900. Il réalise les bustes de personnages importants, ceux de Théophraste Renaudot, de Burdeau, de Casimir Périer, d’Audiffred, de madame Henri de Rochefort… Il laisse de merveilleux marbres blancs admirés aux Musées de Nogent-sur-Seine et de Troyes : La jeune fille nue sur un rocher, La Faneuse… La Dormeuse du Palais de Luxembourg, La Tendresse, Les coureurs, Le Laboureur, Le Faune, L’Hirondelle blessée, L’Inspiration qui orne le frontispice du Grand Palais…
Il exprime le goût de son époque pour l’Antiquité et l’olympisme renaissant avec son groupe de coureurs à pied intitulé Au but ! qui est primé au Salon de 1886 à Paris. Une version de grande taille est réalisée en bronze et installée dans les jardins du Luxembourg à Paris, mais est fondue sous le régime de Vichy. Dans le même esprit, il représente le lanceur de disque Gustave Huot en discobole antique sur une médaille.
Il aborde également des sujets sociaux et naturalistes en représentant les hommes au travail comme Le Terrassier ou La Petite Moissonneuse. Il préfère cependant des thèmes plus poétiques en associant nature, nu féminin et mythologie comme dans la série des Volubilis et des Baigneuses. Ces sujets décoratifs diffusés par des reproductions en bronze, en marbre ou en porcelaine de Sèvres.
Au sommet de sa célébrité, il est couronné par le grand prix de sculpture de l’Exposition Universelle de 1900.
Fidèle à la ville qui l’avait soutenu dans ses années de formation, il fonde en 1902 le musée de Nogent-sur-Seine (musée Paul Dubois – Alfred Boucher) qui abrite certaines de ses œuvres.
Après la Grande Guerre, utilisant un nouveau matériau, le ciment armé, Alfred Boucher réalise les monuments aux Morts de Nogent-sur-Seine, d’Aix-les-Bains, de la Tour du Pin, le Mausolée Herriot (1899), les hauts-reliefs du Monuments des Enfants de l’Aube à Troyes (bronze Denonvilliers – 1890), au Père-Lachaise, à Besançon…
Alfred Boucher est le premier et l’unique professeur de Camille Claudel. Une rétrospective de son œuvre est exposée en 1935 à Paris…
Sources et liens externes
- Dictionnaire Bénézit, dictionnaire Lamy, Les bronzes du XIXe siècle, dictionnaire des sculpteurs (Kjellbert Pierre, les Éditions de l’amateur, Paris, 1996), L’univers des bronzes (Devaux Yves, Éditions Pygmalion, Paris, 1978), L’âge de la fonte (Renard Jean-Claude, Les éditions de l’amateur, Paris, 1985), Wikipédia.- https://www.jschweitzer.fr/les-aubois-tr%C3%A8s-c%C3%A9l%C3%A8bres/alfred-boucher/
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