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Architecte

SAUVAGE Henri

Informations :

  • Prénom: Frédéric Henri
  • Nationalité: Française
  • Activité: Architecte
  • Date et lieu de naissance et de décès: Né à Rouen le 10 mai 1873 - Décédé à Paris le 21 mars 1932
  • Nom d'artiste: Henri Sauvage

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SAUVAGE Henri
Fiche créée ou mise à jour par : le 22 mai 2014

Description:

Concepteur prolifique, zélateur de la notion d’œuvre d’art totale, il est considéré comme l’un des principaux architectes français du premier tiers du XXe siècle. De l’Art nouveau à l’Art déco, Il est l’un des rares créateurs de sa génération à avoir constamment et méthodiquement renouvelé ses repères formels et ses références techniques. Pour élaborer une œuvre très diverse qui commença par les tentures décoratives et le mobilier, pour aboutir aux immeubles à gradins et à la préfabrication.

Henri Sauvage étudie l’architecture à l’École nationale supérieure des beaux-arts de 1892 à 1903, dans l’atelier de Jean-Louis Pascal, mais quitte l’École sans en être diplômé et se revendique autodidacte. Fils spirituel de l’architecte rationaliste Frantz Jourdain (1847-1935), admirateur et ami de l’ébéniste nancéien Louis Majorelle (1859-1926), ami du peintre et créateur de meubles Francis Jourdain (le fils de Frantz Jourdain), de l’architecte-décorateur Hector Guimard et de l’architecte Auguste Perret, gendre, enfin, du sculpteur, médailleur et ébéniste Alexandre Charpentier, Henri Sauvage a construit sa première célébrité sur les chemins de traverse de l’Art nouveau. Vers 1895, pour le compte de l’entreprise de tentures décoratives de son père Henri-Albert Sauvage et l’associé de celui-ci, Alexandre-Amédée Jolly, il aménage une boutique de décoration 3 rue de Rohan, Paris 1er (détruite).

En 1897, Sauvage est à Bruxelles où il travaille chez l’architecte Paul Saintenoy. Son séjour à Bruxelles le sensibilise aussi à l’Art nouveau très rationaliste de Paul Hankar qui est aussi important pour la maturation artistique de Sauvage (et pour l’éclosion de l’Art nouveau français) que le fut pour Hector Guimard la visite que celui-ci fit à l’architecte belge Victor Horta deux ans plus tôt.

Par-delà des réalisations qui lui valent célébrité, et fortune, la grande affaire des années vingt est, pour Sauvage, celle de la préfabrication des éléments constructifs et de la rationalisation de la mise en œuvre, ce que l’architecte, qui admire l’organisation scientifique du travail américaine, appelle construction rapide. Pour la reconstruction dans le département de l’Aisne à partir de 1921, il propose des modèles de maisons individuelles visiblement préfabriquées. De 1924 à 1931, il dépose quatorze brevets de système constructifs novateurs ou de préfabrication d’éléments de second œuvre, notamment de systèmes de construction de cellules en acier préfabriquées.  Ces expérimentations restent sans lendemain, faute d’une concentration suffisante des entreprises du secteur du bâtiment susceptibles de lancer des filières techniques et constructives nouvelles, faute d’une volonté gouvernementale comparable à celle qui se manifeste à partir de 1940, en raison aussi du trop grand isolement des expériences de ces brillantes individualités que furent Henri Sauvage, Eugène Beaudouin et Marcel Lods, ou Jean Prouvé. Ces expériences annoncent néanmoins les filières d’industrialisation de la construction de logements, mises en place dans la France des années 1940-1970.

Sur les chantiers de la Samaritaine à Paris et des Magasins Decré à Nantes, Sauvage passe progressivement du statut d’observateur des techniques constructives novatrices de son temps, à celui de chef d’orchestre, comme il le souligne dans les articles consacrés à ces chantiers. Les magasins 2 et 3 de la Samaritaine sont bâtis sans interruption de leur fonctionnement commercial ; les magasins Decré sont construits et achevés (hors travaux de fondations), en 97 jours. Les façades de la nouvelle Samaritaine permettent à Sauvage de pratiquer l’échelle monumentale à laquelle son statut d’architecte travaillant presque exclusivement pour des clients privés ne lui permettait pas a priori d’atteindre.  Les façades-rideau transparentes et lumineuses et la polychromie des magasins Decré sont saluées comme une expression de cette Nouvelle Objectivité architecturale, alors visible surtout en Allemagne, en Suisse et aux Pays-Bas.

De 1929 à 1931, il dirige l’atelier d’architecture de l’École nationale supérieure des arts décoratifs. Beaucoup de ses réalisations Art nouveau ont été détruites, d’autres, en particulier la villa Marcot à Compiègne, sont en mauvais état. Ses principales réalisations ont été classées ou inscrites au titre des monuments historiques à partir de 1975.

Principales réalisations

1898-1902 : villa Louis Majorelle, 1 rue Louis-Majorelle, Nancy, Sauvage reçoit de Louis Majorelle la commande d’une villa à construire à proximité des nouveaux ateliers du maître-ébéniste nancéien.  Il travaille avec Lucien Weissenburger architecte d’exécution, Alexandre Charpentier sculpteur, Francis Jourdain décorateur, Alexandre Bigot céramiste. Parachevée en 1902, la villa Majorelle à Nancy vaut une précoce célébrité internationale au jeune architecte parisien.

1899 : aménagement de deux salons au Café de Paris, 41 avenue de l’Opéra, Paris 1er, (après les trois salons que Louis Majorelle y a décorés l’année précédente), détruits dans la années 1950 (le salon mauve a été reconstitué au musée Carnavalet, Paris).

1900 : théâtre de la danseuse Loïe Fuller à l’Exposition universelle de Paris, avec Pierre Roche, Francis Jourdain et Alexandre Bigot, détruit.

1900 : pour la même exposition, il réalise aussi le Guignol parisien, le stand de Jolly fils et H. Sauvage, une usine pour la production électrique destinée à l’exposition et quelques édicules dans le cadre de l’exposition de L’Art de la rue organisée par Frantz Jourdain. Il signe des projets, non réalisés, de buvette, de mâts décoratifs, de pavillon pour les Établissements Majorelle, pour la revue La mode pratique.

De 1899 à 1901, Sauvage expose des meubles et objets divers aux salons annuels de L’Art dans Tout, ancien Groupe des Cinq (puis Société des Six) fondé en 1895 à l’initiative d’Alexandre Charpentier.

1902 : il participe la même année à l’Exposition internationale d’art décoratif de Turin.

De 1902 à 1916, il collabore avec l’architecte Charles Sarazin (avec lequel il participe à la fondation en 1903 de la Société des logements hygiéniques à bon marché. Il construit pour cette société six immeubles) :

  • 7 rue de Trétaigne, Paris 18e (1903-1904), immeuble d’habitation à bon marché
  • 165 boulevard de l’Hôpital, Paris 13e (1908), immeuble d’habitation à bon marché
  • 20, rue Severo, Paris 14e (1905)
  • 1 rue de la Chine, Paris 20e (1907)
  • 26 rue Jean-Macé au Havre (1911)
  • 1 rue Ferdinand-Flocon, Paris 18e (1912)
  • Groupe HBM de la rue de la Saïda, Paris 18e (1913)
  • À Biarritz deux audacieuses et élégantes villas mêlant Art nouveau et régionalisme : la villa Océana, construite sur l’avenue de l’Impératrice en 1903-1904 (détruite en 1975) et la villa d’Albert-Guillaume Leuba (appelée villa Natacha à partir des années 1920), 110 rue d’Espagne (1905-1907)
  • Le Princess Hôtel, 2, boulevard Sainte-Beuve à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais, 1906)
  • Le Trianon Hôtel des Terrasses au Tréport (1908-1911, détruit)
  • Le Palace Hôtel de Monterrey (Mexique, 1909-1911, aujourd’hui Grand Hôtel Ancira)
  • La reconstruction de l’Hôtel Frascati au Havre (Seine-Maritime, 1910, détruit)
  • Le Golf Hôtel de Beauvallon aux Issambres (Var, 1911, achevé par Julien Fleggenheimer)
  • L’hôtel du Parc à Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne, 1913)

Sauvage et Sarazin réalisent à Paris des immeubles de rapport :

  • d’un rationalisme constructif démonstratif, comme le 17 rue Damrémont Paris 18e (1902), première collaboration Sauvage-Sarazin, ou la Cité l’Argentine (immeuble de rapport et galerie commerciale) 111 avenue Victor-Hugo Paris 16e (1904), ou au 7 rue Danville, Paris 14e (1904)
  • d’un Art nouveau élégant comme le 22 rue Laugier Paris 17e (1904), ou bien d’une esthétique aussi gracieuse qu’académique comme le 29 rue La Boétie, Paris 8e (1911).

1905 : il reçoit la commande de la décoration de la maison de l’avocat Léon Losseau à Mons (Belgique) réaménagée sous la direction de Paul Saintenoy. Seules les mosaïques des vestibules seront réalisées par Sauvage et Sarazin

1908 : villa Marcot, 16 avenue Thiers à Compiègne (Oise), ornée de grès flammés de Gentil & Bourdet, de ferronneries de Régius et Ruffin (aujourd’hui dégradées), avec du mobilier de Louis Majorelle (disparu).

1912-1913 : immeuble de rapport, 26 rue Vavin, à Paris 6e (façade en gradins : Poursuivant ses réflexions hygiénistes sur l’ensoleillement et l’aération des logements, qu’il avait amorcées avec les immeubles HBM construits pour la Société des logements hygiéniques à bon marché, Sauvage développe à partir de 1909 un ingénieux système d’immeubles à gradins, dont Charles Sarazin et lui déposent le brevet en 1912 ; cet immeuble en sera la seule application).

1913 : magasins et immeuble de bureaux, 126 rue de Provence à Paris 9e pour Louis Majorelle

1913-1930 : immeuble d’habitation à bon marché et piscine (dite « des Amiraux »), 13 rue des Amiraux à Paris 18e. La piscine a été réhabilitée en 1980-1981 par l’atelier Canal (des architectes Patrick Rubin et Daniel Rubin)

c.1920 : cinéma le Sèvres, 80 bis rue de Sèvres Paris 7e (1920, détruit en 1975)

c.1920 : cinéma le Gambetta-Palace, 6 rue Belgrand à Paris 20e (actuel du MK2 Gambetta, intérieur détruit)

c.1922 : 137 boulevard Raspail Paris 6e

1923 : 4 et 6 avenue Sully-Prudhomme Paris 7e

1924 : le 14-16 boulevard Raspail Paris 7e, le 22-24 rue Beaujon Paris 8e, le 42 rue de la Pompe Paris 16e et le 50 avenue Duquesne, 12 rue Éblé Paris 7e

1925 : villa de Jean Hallade à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne)

1926 : le 19 boulevard Raspail Paris 7e, et le 8 bis boulevard Maillot à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

1926 : deux élégantes demeures, d’esprit très rationaliste : celle qu’il bâtit pour lui-même à Saint-Martin-la-Garenne (Yvelines), et l’hôtel particulier de Julien Reinach, 11 villa Madrid à Neuilly-sur-Seine.

Préfabriquées :

– une maison à cellules standardisées est présentée au salon des Arts ménagers de 1926, et reconstruite 20 rue Félicien-David, Paris 16e ; détruite),

– 1927 : une maison préfabriquée pour Maurice Bunau-Varilla, directeur du quotidien Le Matin, 12 rue de Chevreuse, Orsay (Essonne).

– de 1928 à 1931, dans le cadre du lotissement du 25-27 rue Legendre Paris 17e, Sauvage construit un immeuble expérimental au 4 square Gabriel-Fauré, où il exploite un brevet de poutres préfabriquées en béton armé, qu’il a déposé en 1928

1925-1930 : extension du magasin 2 et reconstruction du magasin 3 de la Samaritaine en collaboration avec Frantz Jourdain, quai du Louvre et rue de Rivoli Paris Ier

1926-1927 : Studio Building, 65 rue La Fontaine à Paris 16e, immeuble de rapport (appartements en duplex) et ateliers d’artistes

1927 : le Sphinx, maison close, 31 boulevard Edgar-Quinet à Paris 14e (cette attribution est aujourd’hui infirmée ; détruit)

1927-1931 : deux immeubles de bureaux aux 8 et 10 rue Saint-Marc Paris 2e

1928 :  le 28 rue Scheffer, Paris 16e

1929-1932 : immeuble de rapport “Le Vert Galant”, 42 quai des Orfèvres à Paris 1er

1930 : Monument commémoratif fr la première victoire de la Marne, à Mondement (Marne) ; projet non réalisé.

1931 : grands magasins Decré, rue du Moulin à Nantes (détruits durant la Seconde Guerre mondiale)

Sources et liens externes

- Wikipedia

- Encyclopædia Universalis, Dictionnaire des architectes, 1999, p. 609

- OUDIN (Bernard).- Dictionnaire des architectes. 1982, p.420

- ROUSSEL (Francis), NANCY, architecture 1900. Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, collection Images du Patrimoine, 1992, n° 108, t. I : p. 11, 37, 63, 74, t..II, n°109, p.72, t III, n° 110.

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